Vacances en Ardèche
Quand la nature est omniprésente
Par Stéphanie le
Cette année encore, nous avons décidé de faire voyager nos valises en France, pays aux mille visages. N’ayant pu au printemps tester l’itinérance en van aménagé à cause de ce satané truc du moment dont je ne veux pas prononcé le nom (oui, je sais, j’me la joue à la Harry Potter, quoique lui n’a peur de rien et ose prononcer ce que tout le monde s’interdit de dire), nous nous sommes baladés en voiture sur une partie de la France et dormis dans des lieux divers et variés.
Notre premier arrêt ? Les Montagnes d’Ardèche dans le hameau de St Martin près de Valgorge pour 5 nuits.
Alors là, si je devais tout résumer en deux mots, je dirais : déconnection totale.
Nous sommes arrivés par une route où l’on ne parle pas en kilomètres mais en heures. Où les vertigineux 🤢 doivent soit prendre vraiment sur eux ou soit laisser le volant à une personne qui aime se prendre pour Sébastien Loeb. La prudence reste tout de même de mise car cette départementale n’est vraiment pas large et pourtant le vide est si grand… Les années de conduite accompagnée en Corse ont bien été utiles à notre conducteur en chef, car moi j’étais sans dessus dessous. Heureusement, nous avons fini par arriver… dans un décor de rêve (le décor était déjà là sur la route mais vu que je fermais les yeux, ben je n’en avais pas encore profité 😋). Une fois les pieds sur terre, on ne peut qu’admirer cette belle nature très bien préservée et où la marque de l’homme est à peine perceptible. Vu que le printemps et l’été ont été assez pluvieux, tout était encore bien vert.
Nous logions dans un appart-hotel de l’auberge du Romarin trouvé via Booking. L’auberge est en bord de la départementale 24, où le passage est rare. L’auberge possède, en contrebas, un jardin avec piscine. Ce jardin est au pied de la rivière, c’est un vrai coin de paradis où règnent le calme, le soleil et les grillons. On y entend le bruit de l’eau qui cascade sur la roche, et y sent l’odeur du thym qui émane du sol à chaque pas que l’on fait. Ça, se sont de vraies vacances!
La formule que nous avons choisie est idéale. Nous faisions nous même les repas grâce à tout l’équipement mis à disposition, ou alors nous descendions au restaurant si nous voulions nous faire plaisir (et aussi parce que nous avions la paresse de cuisiner, on ne va pas se mentir 😋). Les propriétaires qui tiennent l’auberge depuis 10 ans ainsi que le personnel sont vraiment top, à notre écoute, à nos petits soins et de bons conseils. La nourriture y est excellente (pour ceux qui nous suivent déjà, vous savez parfaitement que la gastronomie est très importante pour nous). La salade de chèvre chaud est généreuse avec une vraie pièce de chèvre entière, et sans mentir, c’est la meilleure salade de chèvre chaud que j’ai mangé de toute ma vie. Le burger n’est pas en reste avec sa sauce maison. Le propriétaire est un amateur de bière, et en plus de sa bière natale de Belgique, il propose une bière à la crème de châtaigne, brassée à quelques kilomètres de l’auberge. Le vin n’est pas en reste avec un cépage Marcelan (souche de Cabernet Sauvignon et de Grenache noir) développé par L’INRA pour le sol Ardéchois. Bon, je vais m’arrêter là, afin de ne pas tout dévoiler le menu, car à toi qui me lit, je te laisse juge d’y goûter par toi-même 😊.
Vous allez me dire, mais que faire dans un coin si reculé? Ben des ballades pardi!
La première que nous avons faite est une petite balade d’environ 1h30 mais nous en avons mis bien plus, comme à notre habitude. Non pas parce que nous nous sommes perdus (pour une fois), mais parce que la Louloute a voulu remonter le ruisseau sur les rochers, que ce sont les vacances et que nous avions le temps de prendre le temps. Celle-ci n’a pas nécessité de prendre la voiture, puisque le hameau de St Martin est situé dans cette boucle.
Cette balade est idéale en été car elle est très ombragée et il y a de nombreux ruisseaux pour se rafraîchir. Là-bas, cette balade est connue sous le nom du sentier des Druides. En effet, selon la légende, il y aurait eu une école druidique sur les terres entre St Martin et Valgorge. Le cadre est magnifique et l’on y croise de sublimes châtaigniers aux formes torturées. Ne serait-ce pas les anciens druides ne faisant qu’un avec la nature? Vérité ou non, on ressent tout de même que la nature est reine et que le respect s’impose. Ce sentier sert également de parcours de santé avec des exercices physiques à faire (ou non). En tous cas, c’était rigolo de faire imaginer à notre fille qu’en remportant les épreuves physiques, elle serait digne d’être l’apprentie de Panoramix 😊.
Sur une partie du chemin, nous pouvions lire des poèmes ou des citations de célébrités locales gravées sur des panneaux de bois.
En résumé, cette balade est parfaite pour une petite mise en jambe, elle est familiale, ludique et personne ne s’est ennuyé 😊. Nous l’avons faite à deux reprises, notamment car la deuxième fois, c’était la canicule (bienvenue au 21ème siècle! )et que cela nous à permis de bouger et d’aller nous ravitailler au village sans avoir à passer par la grande route (du moins pour l’aller!).
Après la petite balade, la grande randonnée de 10 km ! Ok, je sais, nous sommes des petits joueurs comparés à certains, mais le but était de se faire plaisir sans transformer la randonnée en balade de l’enfer. Quoique à un moment donné, j’ai bien atteint mes limites que je connais à présent 😑. Nous étions tous bien lessivés après la randonnée, mais tellement fiers de l’avoir fait!
Mais quelle était donc cette randonnée? Attention suspense !!! C’est celle du Phare blue de l’artiste Gloria Friedmann (oui, je sais j’me la pète! rassurez-vous je n’en avais jamais entendu parlé auparavant). Le niveau est classé moyen (c’est ok) et elle dure normalement 3h, nous en avons mis 5 (pause repas comprise 🥪). C’est une boucle au départ du refuge de Bez empruntant une partie du GR7 et permettant de grimper jusqu’à ce fameux Phare bleu.
C’est une belle randonnée avec son lot de pentes montantes et descendantes, mais en y allant à son rythme, il n’y a pas de raison de ne pas y arriver. Le plus dur est la dernière ligne de crête avant d’arriver au Phare, c’est là où mes limites ont été atteintes😅. Disons qu’heureusement, c’était la dernière difficulté et que j’avais mes bâtons de randonnée 😋. Après il suffit de suivre un chemin de campagne entouré de champs, qui se prolonge dans la forêt avant de revenir au point de départ. Le chemin est très bien balisé du début à la fin 🏁.
Cette randonnée a été pour nous l’occasion de découvrir et gravir une altisurface. Quesaquo ? Une altisurface est une piste d’atterrissage en montagne pour avions. Donc ici, une grande surface plane rejoignant une montée/descente (tout dépend dans quel sens on regarde 😁) toutes tondues😉. Un peu de déception tout de même, aucun avion n’est venu perturber notre ascension.
Nous avons également appris ce qu’était une ligne de partage des eaux grâce à ce Phare qui a la particularité d’être le seul Phare français commun à l’Atlantique et à la Méditerranée. Le Phare se présente sous la forme d’un cylindre bleu azur accessible 24h/24, il suffit de pousser la porte et grimper l’escalier métallique en colimaçon. Au-dessus, une bibliothèque où l’on peut à loisir « perdre son temps ». L’artiste souhaite que les personnes qui y grimpent puissent s’y sentir bien et prendre le temps de perdre son temps à admirer le paysage depuis ce promontoire ou de prendre un livre et s’y laisser couler comme Alice suivant le lapin trop pressé.
Pour notre dernier jour dans les Montagnes d’Ardèche, les Gorges de Borne ont été le lieu idéal. Encore un lieu magique, magnifique avec comme meilleurs guides la tranquillité et la sérénité. Le seul bruit est celui de la nature et de la Borne qui suit son lit à son rythme. La fraîcheur y est reine. Quoi de mieux quand il fait 38°C. Pas une seule minute nous avons eu l’impression d’être en pleine canicule. L’eau est tellement froide🥶, environ 12°C, que cela rafraîchit l’air ambiant. C’est donc assis au bord de l’eau que nous avons passé toute la journée. Enfin, en ce qui me concerne. L’eau étant trop froide pour moi, je ne me suis pas baignée. Mais mes aventuriers préférés dont Louloute qui se dit être la reine des glaces, n’ont pas eu froid aux yeux, ni au corps et ont parcouru façon canyoning la Borne jusqu’à un espace avec des piscines naturelles alimentées par une petite cascade. Une corde harnachée à un pan de la montagne permet d’accéder au-dessus de la cascade. Il ne vous reste plus qu’à fermer les yeux en hurlant GERONIMOOOO 😱 et faire le saut dans la piscine en contrebas (ok ça ne fait que trois petit mètres). Il est tout de même conseillé de porter des chaussures fermées pour ce genre d’activité.
Ah j’oubliai! Ne vous étonnez pas, la route pour y accéder n’est pas très large (une seule voiture peut passer) et en lacet, vous ne vous êtes pas trompés de chemin! juste, ne jouez pas aux cadors et vous arriverez ainsi à un pont où il est possible de se garer et où vous y trouverez les chemins pour descendre à la rivière.
Ne pas oublier de lever les yeux pour observer la Tour de Borne. Vestige d’un château du XIème siècle positionner sur “l’autoroute” du moyennage entre Paris et Ayguemorte.
En résumé, un super séjour comme on en voudrait tout le temps. Un endroit pour les amoureux de la nature qui cherchent à se ressourcer loin du stress du quotidien.