Vacances dans le Luberon

Découverte d'un patrimoine sauvegardé


Mes parents m’ont beaucoup parlé du Luberon, de son fameux Colorado Provençal et de son musée de l’Ocre où ils auraient bien aimé emmener la Louloute, connaissant son amour pour la peinture.

Ainsi, l’idée d’y aller a fait son chemin et le département du Luberon a trouvé toute sa place dans notre road trip de l’été, en étant notre dernier arrêt.

Pour cette partie des vacances, les visites ne se sont pas décidées au fil de l’eau. Nous avions réservé bien à l’avance certaines visites, ayant appris de nos déboires de l’an dernier. Et oui, la COVID-19 repense le modèle touristique!
La COVID-19 n’est pas la seule à déjouer nos plans, le climat méditérranéen et ses fortes chaleurs estivales aussi. En raison des incendies et des risques d’incendie, le Colorado Provençal et le sentier des ocres étaient fermés. De même, beaucoup de sentiers de randonnées sont interdits l’été. Pour pouvoir les visiter, il faut venir soit au printemps ou à l’automne quand les températures sont douces. Malgré cet imprévu de dernière minute, nous avons passé de très bonnes vacances 😊.

Notre première visite ? Les mines de Bruoux. Celles-ci se trouvent tout près de la petite ville de Gargas où nous logions. Cela a été l’occasion pour nous d’y aller à pieds 😊.

Mines de Bruoux

Ces mines ne sont plus en activité et servent à la mémoire d’un passé récent.
Lors de la réservation, mon interlocutrice m’a conseillé d’emmener des vêtements chauds. Quel bon conseil! Il fait 10°C à l’intérieur et c’est tout humide. J’ai donc préféré faire la visite le matin pour éviter un trop gros choc thermique entre la température des mines et les 34-35°C de l’air extérieur.

Ici, le personnel ne rigole pas avec la sécurité. Casque et gilet jaune sont obligatoires et nous devions marcher en file indienne. Il faut dire que c’est très peu éclairé et tout à chacun peut vite se perdre. En effet, il y a environ 40 km de galeries intégralement creusées à la main. La visite ne fait que 1.2 km et ses 1.2 km en valent vraiment le coup. L’endroit est hors du commun et je dirais unique au monde. Il est très difficile d’imaginer que tout a été fait à la main et à la sueur de l’homme. On ne peut qu’avoir un immense respect pour tous ses hommes et enfants qui y ont travaillé. Oui, j’ai bien dit “enfants”. À partir de 12 ans, ceux-ci pouvaient déjà travailler à la mine. Leurs rôles étaient de faire des allers-retours entre les mineurs et le forgeron pour apporter de nouvelles pioches aux uns et celles usagées à l’autre. En effet, le sable ocreux est très dur à extraire. Les mineurs creusaient entre 50 cm à 1m par jour et pouvaient user jusqu’à 7 pioches. La plupart des galeries font près de 15 mètres de haut pour 3 mètres de large. Les piliers de soutènement de la colline sont des carrés de 6x6 mètres. Sur les parois, les coups de pioche sont toujours visibles. Il fallait trois mineurs pour faire une galerie. C’était un travail vraiment colossal.

Mines de Bruoux
Mines de Bruoux

L’ocre extrait était ensuite envoyé dans une usine à quelques kilomètres des mines. Cette usine est à présent un musée. Tout naturellement, nous nous y sommes rendus (cette fois-ci en voiture ^^). La visite est très intéressante mais trop rapide à mon goût. J’aurais aimé y passer plus de temps, mais à cause du risque d’incendie la visite libre était interdite. Beaucoup de monde composait notre groupe, nous n’entendions donc pas forcément tout ce que le guide avait à nous dire. Je conseille de faire les mines de Bruoux avant, cela permet déjà d’avoir certaines notions sur l’extraction et l’utilisation de l’ocre. En fin de visite, deux ateliers d’art nous attendaient. L’un où nous devions dessiner avec de l’ocre et du charbon, tout comme les hommes préhistoriques! La Louloute a adoré! L’autre concernait la fabrication maison de leurs peintures et de crayons de cire. Ses deux visites sont un incontournable de la région. Faire les mines et le musée donnent une belle vision d’ensemble sur cette activité minière qui a marqué les Hommes et le visage du territoire.

Ecomuse de l'ocre

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Autres lieux incontournables à visiter figurant dans ma catégorie “attrapez-les tous”, je cite Roussillon et Gordes, deux villages “Les plus Beaux Villages de France®”

Roussillon
Gordes aux aurores

Roussillon se situe juste à côté du sentier des ocres, fermé lors de notre visite. D’un promontoire, nous pouvions tout de même observer les couleurs flamboyantes de la roche. C’est un joli petit village en hauteur de style provençal. Les ruelles y sont étroites et les murs de couleurs ocres. Au détour d’une ruelle, nous sommes tombés sur une église où sur l’un des bancs dormait tranquillement un chat blanc. Il devait certainement y chercher de la fraîcheur. Celui-ci, absolument pas farouche, s’est laissé caresser pendant au moins 10 minutes. Une véritable attraction! Les galeries d’art sont également un autre divertissement ainsi que des expositions photos de plein air qui attirent la curiosité.

Gordes se situe à environ 10 km de Roussillon. C’est un village à flanc de falaise qui offre de magnifiques points de vue. Deux façons s’offrent à nous pour accéder au village, soit en voiture par la route principale ou à pied en partant du bas de la colline. La seconde option a été privilégiée. En effet, nous avions tout d’abord fait une halte chez un vigneron en bas du village au Domaine de la Chapelle Saint Heyries. Le propriétaire nous a chaleureusement accueillis. Il sait faire partager son amour pour son métier et sa région. Il nous a fait déguster tous ses vins. La dégustation a duré 1h30 car nous avons beaucoup échangé. Tous ses vins sont de bonne qualité, les assemblages sont faits avec finesse et intelligence. Cela a été une belle découverte. Il nous a même conseillé L’Outsider un restaurant du village et là encore il a été de très bons conseils.

Gordes
Gordes aux aurores

Nous sommes donc montés à pied. La dernière montée se fait juste avant l’entrée du village avec une petite rue sinueuse et glissante, le revêtement étant de la pierre élimée au fil des siècles. Des figues de barbarie font de l’œil à mon chéri mais des réminiscences de souvenir de Sardaigne ressurgissent et l’envie se fait moindre (Une semaine pour enlever toutes les glochides…). Et oui, ça pique! Le paysage est magnifique et le vertige se fait un peu sentir. Cela ne dure pas longtemps car nous sommes vite arrivés dans l’enceinte du village. Ici, l’ambiance est différente. Les bâtisses ne sont pas colorées et sont beaucoup plus imposantes, notamment le Château et l’église Saint Firmin. Tout comme Roussillon, Gordes possède une activité très culturelle et permet à de nombreux artistes de s’exposer grâce aux nombreuses galeries d’art.



Autre lieu emblématique à visiter, je cite le Palais des Papes à Avignon. De part mes lectures, je m’étais déjà fait une idée fantasmée de l’endroit. La réalité est bien plus impressionnante.

Palais des papes, Avignon

Il faut déjà passer à travers un immense rempart pour arriver sur une gigantesque place où se trouve l’entrée du palais. Nos e-billets en poche, nous entrons dans le palais, et là oh surprise, ils sont datés de la veille… Oups, boulette! Et le vigile, super sympa, nous dit d’appeler l’office de tourisme et d’expliquer la situation. Et là, à ma grande surprise, nos e-billets sont échangés sans frais supplémentaire 😊 (Merci 🙏). Nous pouvons enfin entrer dans l’enceinte du palais. Il est tout simplement immense. C’est un peu l’adage, faites ce que je dis mais pas ce que je fais. L’abondance et la richesse étaient aux papes ce que la frustration et la pauvreté étaient au petit peuple.

Passé cette première impression, la déception prend peu à peu la place de l’admiration. Le palais et les décorations qui restent sont magnifiques mais les grandes pièces sont vides et les quelques objets que nous regardions étaient des reproductions. En une heure et en trainant un peu, la visite était finie. Nous n’avions pas pris l’option de la tablette qui permet d’habiller les pièces comme elles étaient à l’époque. C’est un choix, soit on regarde directement ce que l’on a sous les yeux ou alors on voit par procuration un semblant du passé. Personnellement, je trouve qu’avoir le nez rivé sur une tablette ne nous fait pas vivre l’instant présent.
A notre grand étonnement, une exposition du peintre Yan Pei-Ming se situait dans la dernière salle à visiter. Ses peintures sont reconnaissables entre mille et toujours centrées sur sa personne. Pour nous c’est assez facile de le reconnaître car il s’agit d’un peintre de chez nous 😋

La ville d’Avignon n’a pas plus d’intérêt que ça. Son fameux Pont d’Avignon est juste un morceau de pont en pierre. Et maintenant, vous avez la chanson en tête, désolée ^^.

Par contre, nous avons trouvé un super petit restaurant italien familial - Casa nostra -, où tout est fait maison, même les pâtes! C’était un vrai délice.

Nous avons également fait une halte à la brasserie La Comedienne afin de la visiter. Le propriétaire et brasseur a eu la gentillesse de nous accueillir en dehors de ses horaires d’ouverture. N’hésitez pas à y faire un tour, il est passionné et très investi dans la communauté des brasseurs de la région. Ses bières sont excellentes. Une blanche très fruitée et légère, une Stout plus épaisse que du goudron avec un goût fortement malté. À côté, la Guinness est transparente, à réserver aux initiés.



Aller dans le Luberon sans visiter ses moulins à huile d’olives est inconcevable. Nous avons visité le Moulin Jeannons situé près de Gordes et celui du Colorado de Rustrel (le village quant à lui, ne vaut pas forcément le détour). D’un moulin à l’autre, la technique ne change pas, la variété utilisée est la même et pourtant le goût est différent. Peut être qu’un jour, on parlera aussi de Climat pour les huiles d’olives comme on en parle aujourd’hui pour le vin (ah nos fameux Climats de Bourgogne!). Généralement chaque moulin propose une petite visite de son site de production. C’est encore plus intéressant quand le propriétaire vous abreuve d’anecdotes !



Après les visites et la gastronomie, place au sport avec une descente en canöé ! En plus, ya rien de tel pour se rafraîchir, surtout avec une eau à 15°C 😊. Fontaine de Vaucluse est le point de départ de notre descente. La descente se fait en groupe et dure environ 2h pour 5 km. Nous avons pagayé sur la Sorgue, une rivière à l’eau cristalline et entourée de végétation. C’est une rivière tranquille où il est aisé de se laisser porter par le courant. Tout à mon enthousiasme, j’ai préféré pagayer (ce que j’ai regretté le lendemain au vu de mes courbatures. Pourtant, il a 10 ans, je n’en avais pas eu… mais c’était il y a 10 ans…).

À un moment donné, se trouve un barrage à passer. Le passage se fait un par un à l’aide des moniteurs car la descente est très raide sur environ 2 mètres. Mais pas d’inquiétude, on ne tombe pas du canöé, la personne à la proue du canöé se prend juste toute l’eau, celle à 15°C. Ben, ça fait froid, très froid. Et après, il faut descendre du canöé pour enlever l’eau de celui-ci, j’ai bien cru que mes jambes allaient devenir de la glace. Bon, je sais, je suis très frileuse, la Louloute, elle, c’est comme si l’eau était à 37°C. Finalement, l’avantage d’avoir été aspergée est que je n’ai pas du tout ressenti la chaleur de l’après-midi 😊.

Au cours de la balade, nous avons fait une halte histoire d’attendre tout le groupe. Cela a été l’occasion de s’essayer à un semblant de canyoning où nous devions nous allonger dans l’eau et se laisser porter par le courant. Ayant eu ma dose de fraîcheur, je ne l’ai pas fait mais la Louloute et son papa l’ont fait 2 fois. C’était une bonne expérience malgré le fait qu’avec le manque d’eau, leurs dos ont fait connaissance avec le lit de la rivière.

Cette descente est idéale pour s’initier au canöé, elle est très facile et peu sportive (pas de fort courant ni de gros rapide). Nous étions en pleine nature, cela permet de totalement déconnecter. Et même si nous étions en groupe, nous n’étions absolument pas les uns sur les autres. Donc au final, c’est comme si nous étions indépendants. J’en garde vraiment un très bon souvenir.



Pour conclure, nous avons passé de bonnes vacances et la région vaut le détour, ce n’est pas tous les jours qu’on croise de l’ocre 😊. Personnellement, même si le Luberon est plein de charme, je n’y ai pas trouvé toute la quiétude que j’ai ressenti en Ardèche. Ici, même s’il n’y a pas de tourisme de masse et que les espaces sont vastes, l’activité humaine est palpable. Peut-être n’aurais-je pas eu ce sentiment si nous étions venus en premier dans le Luberon? Cela, je ne le saurais jamais.

Nous avons tous apprécié de faire de l’itinérance. Entre chaque destination, nous roulions pas plus de 4-5 heures. Et en chaque lieu, nous faisions peu de kilomètres pour nos visites, ce qui a été assez reposant. Cela nous a aussi permis de savourer pleinement le temps où nous y étions sans s’en lasser.



Galerie de Vacances dans le Luberon

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