Mont Tendre
En Suisse naturellement
Par Valérian le
Cette fois-ci nous vous emmenons au Mont Tendre en Suisse pour une nuit froide et venteuse dans le pré des vaches.
Résumé de l’aventure :
Départ au Col du Marchairuz sur le parking de l’hôtel du même nom. De l’autre côté de la route, soit face à l’hôtel, démarre le chemin balisé par des losanges jaunes.
La marche n’est pas difficile, quelques descentes à l’aller et beaucoup de montées. Pour le retour c’est le chemin inverse.
Mais, bon comme à notre habitude, nous avons bifurqué du chemin principal. Cependant, j’ai été touché par la grâce de l’intelligence et j’ai enregistré notre trace grâce à l’application VisioRando. Donc il y a une carte avec le chemin suivi, houra !
Nous sommes partis le samedi 28 septembre matin, de Dijon, pour pouvoir commencer la randonnée juste après un casse-croute rapide sur le parking. Pourquoi si tard dans la saison, alors qu’il commence à faire un peu frais. L’année 2019 a été particulièrement chaude, pour ne pas dire caniculaire (réchauffement climatique ?). Nous jouissions donc d’un mois de septembre particulièrement beau et chaud. Et en plus ce week-end-là, la lune ne montrerait pas le bout de son nez, ce qui est pratique en astrophotographie lorsque l’on souhaite observer les étoiles sans être dérangé par la lumière réfléchie par la lune.
Le Jura Suisse est très vert, même si de nombreux sapins ont fortement souffert de cet été particulièrement chaud et sec.
Nous avons apprécié le balisage Suisse, propre et efficace. Le chemin est bien entretenu et facile d’accès.
Le début se déroule dans une forêt qui laissera vite la place à un chemin herbeux plus large menant vers des prairies de pâturage. Ce chemin recouvert d’herbe est très esthétique, il ne défigure pas d’une balafre le paysage comme pourrait le faire un chemin de graviers ou de terre malmené par des véhicules.
Sur le chemin nous passons dans un étroit passage aménagé dans un muret en pierre de conception inhabituelle pour nous. Ces murs en pierre sèche permettent de garder le bétail dans une zone. Même si nous avons aussi des murs de pierre sèche en Bourgogne et même beaucoup, par chez nous ils servent à délimiter les vignes (nous appelons cela des clos), aux cas où celles-ci décideraient de prendre la poudre d’escampette chez le voisin.
Ce qui est étonnant dans ces clôtures rocheuses, c’est leur design. C’est un empilement savant de pierres intégrant parfois des morceaux de bonne taille (comment les ont-ils déplacés ?), cassant un peu le rythme avec par dessus une sorte de mille-feuilles construit de biais. En y réfléchissant un peu, ce mille-feuille créée une excellente barrière qui retiendra l’ardeur de quelques bondissant bovins courageux qui essayeraient de passer par-dessus. En tout cas, c’est plus agréable dans le paysage que des clôtures de barbelés.
D’ailleurs, sur ce chemin vous entendrez très certainement la mélodie de cloches portées par des bovidés en vadrouille. Nous avons aussi croisé quelques étables ouvertes ainsi que plusieurs points d’eau pour leurs permettre de s’abreuver.
Si vous suivez notre chemin, près d’une ferme, vous entrerez dans leur pâturage.
Pendant notre pérégrination, nous les avons beaucoup entendues, mais elles ne se sont montrées que lorsque nous avons atteint la crète.
De la crète le paysage est magnifique. Nous pouvons embrasser du regard le Jura Suisse. La crète quant à elle, est recouverte de vagues rocheuses que nous jurerions faites avec un râteau géant. Cela ressemble au sable d’un jardin zen Japonais, où nous aurions pris la place d’une fourmi pour nous y promener.
Nous avons eu quelques difficultés à trouver un emplacement pour la tente. Pas facile de trouver un petit coin plat, à l’abri du vent et sans bouse… Au fait, Joe, y a une bouse à la droite de la tente, fait gaffe.
La tente montée, il était l’heure de l’apéro ! Auquel se sont invitées nos nouvelles amies les Vaches !
N’allons pas mentir, nous n’étions pas sereins. C’est chose rare (pour des citadins, j’entends bien) de se retrouver proche, très proche, de gros animaux sans qu’il n’y ait de clôture entre nous. Nous avons été cool, pas de geste brusque et menaçant (juste une folle envie de leur faire un gros câlin). C’est qu’elles sont belles ces vaches. Un très beau pelage, qui a l’air tout doux, et très propre, comparé à celui auquel nous sommes habitués, recouvert de terre/bouse/mouches. Elles sont parties d’elles même, menées par une grande rousse, après, certainement, avoir jugé de notre inoffensivité.
Cela ne nous a pas empêché de déguster notre Mandubienne Blanche, il faut savoir ne pas se laisser abattre !
Autant vous dire que la nuit a été froide (pour changer), et que les photos du ciel ont été plus que décevantes. Difficile de trouver la voie lactée. Le froid n’aidant pas à notre témérité, nous sommes vite, très vite, retournés nous abriter sous la tente pour nous jeter tout habillé (manteau compris) dans nos sacs de couchage.
La nuit venteuse passée, il est déjà l’heure de repartir. Comme à notre habitude, c’est café Prince !
Le retour a été plus simple malgré le manque de sommeil. Les couleurs offertes par le soleil de bon matin enchantent le paysage du Jura Suisse. Cela rend la marche très agréable.
Pour finir en beauté cette randonnée bivouac, nous sommes allés déjeuner à l’hôtel de Marchairuz. Leur bière est rafraichissante et l’assiette de charcuterie est aussi gourmande que généreuse. Nous avons eu la chance de pouvoir prendre ce repas sur leur terrasse ensoleillé.