Le lac de Peyre
Un spot magnifique à découvrir
Par Valérian le
Allez, on prend les mêmes et on recommence !
Le chemin jusqu’à mon premier bivouac a été difficile, car mal préparé physiquement et mal équipé. Cette fois-ci, j’ai appris de mes erreurs et j’ai investi dans quelques équipements.
Résumé de l’aventure :
Départ du col de la Colombière, où un chemin démarre sur la gauche du restaurant. Au premier embranchement (dans le coude du premier virage à 70 mètres du départ) prendre à droite.
Vous arriverez ensuite à un bâtiment (gîte ou ferme, je ne sais pas trop), il faudra prendre le chemin de gauche.
À l’embranchement suivant prenez celui de droite, idem pour le suivant. Ensuite il vous faudra grimper !
Le 22 juin 2019, c’est un bivouac au lac de Peyre, dans le département de Haute-Savoie, que nous sommes allés planter notre tente pour une nuit.
Comme la fois précédente, lors de notre sortie à Lélex, il fait un temps infame à Dijon avec nuages et pluie. Joe, comme à son habitude me promet qu’une fois là-bas, il n’y aura plus de pluie. Nous prenons donc la route vers midi. Et tout au long du trajet les nuages sont là et ne nous lâchent pas.
Pour ne pas changer, nous avons encore oublier un équipement (quelle bande de têtes en l’air). Nous faisons un arrêt rapide au Décathlon de Cluse (vous allez finir par croire que je touche des royalties à chaque énonciation du nom de cette enseigne) pour acheter des gobelets pour le café – élément vital, soyons clair. En discutant avec une employée, celle-ci nous apprend que la soirée risque bien d’être froide et humide au niveau du Lac, voire très certainement pluvieuse…
Mais, maintenant que nous sommes si proche, il est difficile de faire demi-tour et rentrer. Nous décidons de continuer.
La voiture est garée au col où le temps n’est pas fameux, mais nous nous se préparons à monter. Il fait frais, pantalon et polaire ne seront pas de trop. À côté de nous se prépare une famille avec deux enfants entre 10 et 15 ans. Eux aussi vont grimper pour passer la nuit là-haut. Il y a des nappes de nuages sur la route goudronnée, mais lorsque nous levons la tête, le ciel est plutôt prometteur. Nous empruntons le chemin à la gauche du restaurant de la Colombière et nous voilà partis pour 1h30 ou 2h de marche.
Ici, le chemin est bien balisé et le sentier large. La première partie de la montée se fait aisément. Nous avons une vue superbe de la vallée ainsi que sur l’autre versant. L’herbe est bien verte et les rares sapins bien éparpillés.
Un peu après le chalet de la Colombière, nous croisons une petite plaque de neige nichée dans un creux. C’est le genre de neige qui à fondu et gelé à de nombreuses reprises. Mieux vaut ne pas si aventurer, cela serait dommage tomber dans un trou…
Nous continuons notre petit bonhomme de chemin. La famille de quatre avec laquelle nous avions commencé l’ascension est déjà loin devant nous, mais eux ne s’arrêtent pas tous les cent mètres pour faire des photos. Oui, c’est beau et quand la nature se montre sous un si bon jour, il est difficile de ne pas essayer de l’immortaliser.
Après le chalet de la Colombière, la piste se rétrécie drastiquement, commence à être terreuse et accidentée. Ici il faut monter à la queuleuleu. La pente est plus raide, les roches dépassent du sol, attention aux chevilles. Nous croisons aussi un petit ruisseau qui cascade gaiement dans son lit rocheux. Nous grimpons vers un cirque naturel. Face à nous se dresse une paroi rocheuse en arc de cercle. Si la partie Ouest semble praticable à pied, la partie Est, elle, est un immense champ de roches. Cela ressemble d’ailleurs plus à une rivière de roches. Nous y avons observé un chamois, plus bas, mais, plus haut, aux vues des bruit de pierres qui s’entrechoquent, nous resterons à bonne distance de la partie Est.
Plus nous montons plus le sol est humide et la boue s’invite à la partie. Le patinage artistique commence pour moi. Je glisse, je dérape, j’échafaude des plans sur le meilleur itinéraire pour les prochains mètres. La fatigue n’aidant pas dans les calculs. J’ai l’impression d’être Lara Croft face à une pente qui semble possible à gravir, mais dont l’accès lui est refusé par un développeur facétieux. C’est comme de courir sur un tapis de course, j’ai beau tout donner, ça n’avance pas. Mais pas de panique, avec de l’acharnement je trouve ma voix, et mon beau pantalon bleu se couvre petit à petit de tâches marrons et vertes…
Nous parvenons enfin au lac de Peyre. Il y a encore quelques nappes de neige au niveau des bassins et la partie Ouest du cirque naturel qui monte jusqu’au col de Balafrasse est, par contre, encore bien enneigée. Le bord des bassins est quant à lui couvert d’une épaisse couche de glace. Par ce fait, même si le ciel est dégagé, le fond de l’air est frais. C’est magnifique avec la neige qui recouvre encore partiellement le sol. Rien n’est plat et tout est courbes, creux et bosses.
Nous trouvons un emplacement pour la tente et une fois celle-ci montée nous prenons le temps d’admirer le spectacle, une Mandubienne blanche à la main, bien méritée.
C’est étrange de se retrouver au milieu d’un cirque naturel. Derrière nous la montagne encore haute, sur notre gauche la Porte de l’enfer avec sa falaise aux roches saillantes sur lesquelles remontent quelques nappes de nuage et qui de temps à autre perd une roche qui vient se fracasser plus bas. Et face à nous, de l’autre côté de la vallée, s’étale tout un massif dans lequel celui du Mont Blanc prend place. Avec le soleil couchant, les pointes prennent une teinte orangée qui réchauffe la neige les coiffant.
Nous profitons de cette fin d’après-midi pour explorer les environs et faire quelques glissades dans la neige comme des skieurs sans ski, même si pour ma part, j’ai fini la descente les fesses dans la neige avec la grâce d’un écureuil saoul.
La nuit tombe et il est l’heure pour nous de faire une sieste bien méritée avant d’aller chasser les étoiles.
Sur les coups de 23h30, frigorifiés par le froid qui transperce nos duvets, nous nous levons pour notre rendez-vous avec les étoiles. En sortant de la tête de la tente, une surprise. Ce soir pas la peine de chercher la voie lactée. Elle est là face à nous. Lumineuse et étincelante dans sa robe clairsemée d’étincelles. Pendant une heure nous profitons de notre tête à tête avec un ciel clair et dégagé. La voie lactée s’élance depuis le massif du Mont blanc pour finir au zénith. Pour ajouter un peu de magie, il y a comme une aura qui s’échappe du sommet du massif.
Mais bon il fait froid, trop. Nous passons la nuit à grelotter malgré les couches de vêtements en espérant ne pas mourir d’hypothermie.
Par chance, le soleil pointe enfin le bout de ses rayons et commence à nous réchauffer. Tôt dans la matinée nous attaquons le chemin jusqu’au col de Balafrasse. Il est encore humide de la nuit et la boue est toute fraiche. Encore une fois ça glisse et ça patauge. Au col nous pouvons observer l’autre versant, bien plus abrupte et impraticable à pied. La vallée semble avoir été creusée par un ancien glacier.
Invisibles, pendant que nous observions le panorama, ce sont de silencieuses Étagnes (femelle du bouquetin) qui prenaient un bain de soleil. Il nous a fallu du temps pour nous rendre compte de leur présence. Nous avons pris le temps de les observer. Elles se sont longuement prélassées à la chaleur naissante du matin, puis l’une après l’autre, sans hâte, elles ont commencé à brouter et puis à se diriger sur la face abrupte de la Pointe Blanche. C’est incroyable leur capacité à se mouvoir sur ce flanc de montagne où nous n’aurions même pas l’idée de nous aventurer.
Après une dernière glissade sur la neige pour redescendre au campement (en mode skieur sans ski et écureuil saoul), nous avons entamé le chemin du retour. Nous avons croisé, un bouquetin d’un certain âge en pleine séance de méditation au soleil sur un rocher ainsi que de nombreux randonneurs gravissant à leur tour jusqu’au lac.
C’est encore une belle randonnée que nous avons pu réaliser avec un bivouac frigorifiant mais au panorama magnifique. N’hésitez pas à tenter l’ascension, elle n’est pas difficile (les enfants même en bas âge y arrivent bien perchés sur le dos de leurs parents) et le spectacle vaut le détour.
Quoi de neuf dans nos sacs ?!
Nouveaux sac à dos de trekking montagne TREK900 50L + 10L homme Gris. Avec celui-là pas d’épaule en surchauffe ni de mal de dos. Il faut dire qu’à la précédente randonnée, je suis partie avec le sac à dos de ma petite femme, donc pas du tout adapté à la morphologie d’un ours.
Nouveau matelas de trekking TREK700 air XL jaune bien plus compacte et léger que mon précédent, et plus agréable car plus épais.
Pour le café ! Tasse camp du randonneur MH150 inox (0,4 litre). Ça peut paraitre bête mais j’ai toujours eu envie d’en avoir une comme ça, mais avant je n’en avais pas d’utilité. Même si le métal est plus lourd qu’un gobelet épais en plastique, elle nous a semblé plus solide et plus durable.